Commentaires sur l’extrême droite

« Avec l’entrée des Démocrates de Suède au Parlement, notre pays est ramené à ce qui est la réalité politique de toute l’Union européenne  » écrit Dagens Nyheter, qui estime que la Suède aurait beaucoup à apprendre des expériences d’autres pays européens. Le journal désigne, notamment, le Danemark et les Pays Bas comme des exemples à ne pas suivre. Par ailleurs, Dagens Nyheter estime que les Démocrates de Suède se maintiendront au cours des prochaines années, dans la mesure où ils sont de mieux en mieux implantés dans les communes, grâce à un travail de terrain. Aftonbladet s’est rendu dans la commune de Gnosjö (Småland), où l’extrême droite a obtenu 8,3 % des voix, en dépit de sa réputation de réussite à intégrer les immigrés. Interrogés par le journal, les résidents de la commune estiment que le fort taux de chômage pourrait expliquer ce score.

Les autres partis évoquent, pour leur part, la possibilité d’exclure l’extrême droite des commissions parlementaires. « Il ne faut pas laisser les Démocrates de Suède décider de l’agenda », estime Aftonbladet. Les commissions parlementaires sont normalement composées de 17 membres, mais la réglementation autorise que ce chiffre soit ramené à 15. Dès lors chaque commission pourrait être composée de 8 députés de l’Alliance et de 7 députés Rouges-verts. Svenska Dagbladet critique cette solution, qui « renforcera l’image de victime cultivée par l’extrême droite ».

Expressen rapporte que 14 % des élus Modérés seraient favorables à une coopération avec les Démocrates de Suède, un chiffre beaucoup plus élevé que pour les autres partis de l’Alliance. En effet, seuls 4% des élus Chrétiens-démocrates sont prêts à coopérer avec l’extrême droite, 7% des élus du Partis du Centre et 7% des Libéraux. Per Schlingmann, secrétaire du Parti Modéré, ne souhaite pas commenter ces chiffres : « je n’aurai rien à dire tant que les résultats électoraux définitifs ne seront pas tombés », a déclaré son attachée de presse.

Expressen consacre enfin un article à la commune de Grästorp (petite ville du Sud du pays), désormais célèbre pour accueillir, grâce aux 102 voix (soit 2,8 % du total) obtenues, un élu du Parti des Suédois au sein de son conseil municipal. « Un parti qui, il y a encore deux ans, s’appelait le Front national-socialiste et célébrait, chaque année, l’anniversaire de la naissance de Hitler », rappelle le journaliste. « Même si le manifeste du parti a été expurgé de ses passages les plus manifestement pro-nazis, on peut malgré tout encore y lire : « Seuls les personnes de l’héritage génétique et culturel de l’Occident chrétien, auquel les Suédois appartiennent, pourront prétendre à la nationalité suédoise ». « Nous sommes sous le choc. Pensez donc : des gens de notre village ont voté pour des nazis !  », indique une habitante.

Modifié le 22/09/2010

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